Petit bilan des publications et de l’évolution de Syntone au cours de l’année qui vient de s’écouler, histoire de bien aborder 2017. En dépit des difficultés partagées par bien d’autres médias libres (radios ou revues), nous continuons l’aventure. Selon les résultats de notre campagne d’abonnements et de financement participatif, nous aurons plus ou moins de latitude d’action : si nous ne remplissons pas l’objectif, nous devrons réduire la voilure et probablement nous concentrer davantage sur les Carnets de Syntone, moins sur des contenus inédits pour le site. Dans tous les cas, merci pour votre soutien !
En 2016, nous avons été dix-huit auteurs et autrices de textes ou d’images à contribuer à Syntone. Nous avons ce faisant rencontré autant (sinon plus) de femmes que d’hommes, voyagé dans de multiples lieux plutôt que dans les seules métropoles, écouté davantage de productions indépendantes que de programmes des grandes antennes, analysé et relayé les paroles de minorités et non de célébrités, été attentifs et attentives aux initiatives montées avec des bouts de ficelles plus qu’à des évènements institutionnalisés. Ce renversement de l’ordre médiatique habituel relève en partie d’un choix délibéré de notre part – mais c’est surtout le signe de l’immense vitalité de la création sonore et radiophonique aujourd’hui, et des capacités de transformation du monde qu’elle porte en elle. Nous continuerons à faire écho à ce bouillonnement et à ces autres possibles en 2017, ils nous sont plus nécessaires que jamais.
Inventaire à la Prévert de cette année éditoriale et sonore :
- Côté chroniques, nous avons écouté et disséqué des petits princes, une géographie du purgatoire, un Vietnam en guerre, une acoustique de l’érotisme, des femmes de Gilles, des créations multilingues, de beaux jeunes monstres, ce qui nous fait vivre, le zoo de Vincennes, des archives nationales, une préhistoire du futur, un thriller journalistique, des jeux, un voyage autour du monde des radios libres, des documentaires autour des drogues dures.
- Côté entretiens, nous avons rencontré le collectif Mediateletipos, la bruiteuse Élodie Fiat, la poétesse Laurence Vielle, la penseuse du sonore Salomé Voegelin, la documentariste Cécile Liège, les documenteuristes Wederik De Backer, Lucas Derycke et Thomas Morlion, la journaliste en exil Doha Hassan avec la productrice Victoria Lupton et le réalisateur Tim Bamber, et l’audionaturaliste Marc Namblard.
- Côté réflexions au long cours, nous nous sommes plongé·es dans la petite histoire des faux-semblants radiophoniques, dans ce que signifie faire de la radio libre aujourd’hui, dans la pratique de l’autoportrait sonore, dans le documentaire italien, dans l’histoire de la poésie radiophonique, dans l’usage de la radio par les personnes malvoyantes ou non voyantes et dans l’écoute du passé.
- Côté émissions et radios, nous avons passé des heures à l’écoute de la Radio des foyers dans un foyer de travailleurs migrants, Radio Debout dans le mouvement social, Radio Balises à Lorient, IN[ouïe] sur Radio Bartas à Florac, la Croche Oreille sur CKRL à Québec, Jungala Radio dans le bidonville de Calais, la Moindre des choses sur Studio Zef à Blois, la radio de la Casa Encendida , Radio Círculo , Radio Reina Sofía à Madrid et Ràdio Web Macba à Barcelone.
- Côté reportages et rencontres, nous avons plongé dans les coulisses de Radio-là à Marseille, du prix Phonurgia à Paris et du festival Rewind à Arles, de Radio Revolten à Halle, d’Utopie sonore dans un manoir angevin et d’une journée d’Addor à Paris.
- Côté livres, nous avons apprécié des ouvrages autour du son et de l’écoute, une BD sur le storytelling radiophonique, un recueil de textes de et autour de Pierre Schaeffer, une excursion dans la création sonore en espace public ou la narration fragmentée d’un faiseur de sons.
- Et last but not least, nous avons lancé un petit lexique récréatif de la création sonore et radiophonique.
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