Une divergence de points de vue sur une production, c’est monnaie courante. Mais celle-ci ressemble à un clash. Tandis que d’un côté, on parle de “diffusion reportée (et non annulée) car [le travail] ne nous paraît pas encore abouti” (Frank Smith, producteur de l’Atelier de Création Radiophonique), de l’autre on emploie carrément le mot “censure”.
C’est en effet en ces termes que l’association Khiasma nous informe de la non-diffusion ce dimanche 31 octobre sur France Culture de Révoltes FM, commandé à l’artiste et théoricien Bruno Guiganti.
Ce jour-là à 18h à l’Espace Khiasma (Les Lilas, 93), Bruno Guiganti invite cependant le public à écouter la version déboutée qu’il assume totalement. Il explique : “J’ai remis aux producteurs de l’émission une note d’intention qui a été validée où est assez exactement résumé le contenu du projet. Aors qu’une date de diffusion avait été arrêtée, celle du 31 octobre (stipulée dans mon contrat), les producteurs après une écoute tardive en septembre ont décidé d’ajourner cette diffusion, prétextant dans un premier temps des problèmes de forme, puis ensuite, face à mon refus de revoir la forme selon leurs conditions, pour des problèmes de contenus en bafouant mon statut d’auteur assumant pleinement ce contenu à vocation ironico-critique…. Pour éviter les remous propre à cette censure, et noyer le poisson, les producteurs me proposent une hypothétique diffusion ultérieure (sans date) avec un projet notablement modifié selon leurs indications avec le concours d’un nouveau réalisateur. Je n’ai pour l’instant pas donné suite à cette proposition.”
Révoltes FM, dont on peut écouter un extrait ici, est un travail sur la protestation sociale de masse, comme les slogans, dans un esprit critique et empathique.