Mario Gauthier, des deux côtés du transistor

Réalisateur et créateur radiophonique, Mario Gauthier a travaillé de 1988 à 2004 pour La chaîne culturelle, une station aujourd’hui disparue de Radio-Canada. Musicien discret, archiviste passionné, à travers son portrait c’est un certain regard sur l’histoire de la radio et de la création sonore au Québec qui se dessine. Parcours singulier d’un auditeur et artisan des ondes, des deux côtés du transistor.

Dans l'atelier-grenier de Mario Gauthier (cc by-nc 2.0) Clément Baudet

Dans l’atelier-grenier de Mario Gauthier (cc by-nc 2.0) Clément Baudet

Aussi loin qu’il s’en souvienne, la radio à toujours fait partie de sa vie : « Je devais avoir 5 ans quand ma mère m’a offert une radio, j’écoutais les émissions de l’époque, Le chapelet en famille sur les ondes AM de CKAC [NDLR : première radio francophone en Amérique du Nord, créée en 1922], on se mettait à genoux devant la radio, on était très catholiques à cette époque au Québec. Il y avait aussi Le réveil rural à Radio-Canada (1938-1967). » Le soir sur les hauteurs de Montréal, quand les radios locales arrêtent d’émettre, il part avec son transistor à piles capter les ondes des États-Unis. « J’écoutais des émissions musicales et d’opinion publique. La radio faisait partie de ma vie, sinon je m’ennuyais à mourir. »

100.7 « Le FM de Radio-Canada »

Clarinettiste, Mario étudie la musique classique à l’Université Laval à Québec où il rencontre Chantal Dumas, et joue du jazz en autodidacte. Mais son éducation à l’écoute et à la musique est intimement liée à une station de radio aujourd’hui disparue, Le FM de Radio-Canada, appelée plus tard La chaîne culturelle. Tous les matins, il écoute l’émission de musique classique Musique en fête, les nouveautés discographiques (Chronique du disques) ou encore de longs portraits de musiciens (Les musiciens par eux-mêmes). « À l’époque, Radio-Canada publiait des programmes gratuits que l’on trouvait dans les bibliothèques et les lieux publics. J’écoutais chaque dimanche Les grandes religions des émissions très documentées sur les religions du monde.

Tu pouvais écouter une série de 18 épisodes sur le zen, c’était passionnant. J’ai fait ma formation intellectuelle grâce à la radio !

La grille du 100.7 FM n’a plus d’équivalent dans le paysage radiophonique québécois d’aujourd’hui. « Il y avait environ deux tiers de musique et un tiers d’émissions parlées. Des émissions d’histoire, de philosophie… La nuit, Myra Cree (première amérindienne d’origine mohawk entrée à Radio-Canada) réalisait des émissions incroyables avec sa voix si particulière (L’Embarquement pour si tard, Cree et Chuchotements). Il y avait aussi Passages de Francois Ismert, des réflexions contemporaines avec des invité⋅e⋅s et des universitaires. Cynthia Dubois passait ses jours et ses nuits à la radio pour réaliser des fictions radiophoniques (Je vais et je viens entre tes mots) mais aussi l’émission 1, 2, 3 nous irons au bois, des entrevues pleines d’esprit avec des enfants. C’était exceptionnel en terme de qualité de programmes, l’équivalent de ce que l’on peut entendre sur France Culture. »

Quand il n’écoute pas la radio, Mario passe son temps au cinéma, se plonge dans les textes de Schoenberg et s’intéresse à l’avant-garde... L’incompréhension de ses professeur⋅e⋅s d’université face aux nouvelles esthétiques le pousse à abandonner sa formation classique. Il s’installe à Montréal en 1983 pour étudier les techniques d’écriture et la musique électroacoustique. Mario devient chef de chœur pour la faculté de musique de l’Université de Montréal et dirige de petits ensembles de musique contemporaine. En parallèle, il co-fonde la Société de concerts alternatifs du Québec (aujourd’hui appelée Codes d’accès) pour promouvoir les musiques nouvelles.

Mario Gauthier portrait 1

Mario Gauthier (cc by-nc 2.0) Clément Baudet

La découverte de Glenn Gould

Il découvre alors La Trilogie de la Solitude (composée de The Idea of North, The Latecomers, The Quiet in the Land), la série de documentaires radiophoniques du pianiste Glenn Gould produits entre 1967 et 1977 pour CBC, la branche anglophone de Radio-Canada. Le premier documentaire en stéréophonie de Gould, The Quiet in the Land (1977), dresse le portrait d’une communauté Mennonite au Manitoba et interroge l’influence de la modernité sur leurs valeurs et leur mode de vie. « En quelques minutes, Glenn Gould amène à travers le son des éléments qui situent précisément un contexte géographique, il fait se croiser des voix : celle d’un pasteur qui évoque l’isolement, et des paroles de Janis Joplin sur le matérialisme, deux discours dissonants qui génèrent un troisième sens, impossible à résumer en peu de mots. Quand tu as écouté de la radio toute ta vie et que tu découvres ça, c’est un choc ! Pourquoi la radio utilise des voix de narration alors que le son peut parler de lui même ? Je me suis soudain rendu compte qu’on sous-estimait le potentiel narratif de la radio ! » De cette découverte, il prend conscience du pouvoir du montage et du mixage, mais surtout qu’il existe une écriture propre à la radio.

Glenn Gould’s The Quiet in the Land (extrait)

 

En 1986, il entre à Radio-Canada comme assistant et devient rapidement un réalisateur polyvalent pour des matinales, des émissions musicales et des captations de concert. « J’étais très fier de travailler à Radio-Canada, la radio d’État avec sa longue tradition d’éducation populaire. En tant que fils d’ouvrier, j’avais l’impression d’être l’héritier de toute cette histoire, je me sentais privilégié d’être dans un rôle de passeur, de pouvoir diffuser aux autres ce qui se faisait en terme de musique contemporaine et de création sonore. » Il travaille étroitement avec la réalisatrice Claire Bourque qui n’hésite pas à introduire de l’inconnu et de la surprise, ambiances et objets sonores, dans les conducteurs rigides. « À l’époque je ne connaissais pas ce qui pouvait se faire sur les radios associatives au Québec, plus libres au niveau des formats. Mais à Radio-Canada, toutes les émissions prenaient (et prennent toujours !) les mêmes modèles : introduction parlée, invité⋅e⋅s, débats.. Pourtant rien n’impose cela, la forme peut être complètement libre. C’est ce que les documentaires m’ont appris. » Face à la standardisation, Mario rêve d’éclater les formes radiophoniques comme la musique contemporaine s’est libérée des grilles classiques de composition.

Comparativement à la musique, la radio a beaucoup plus de possibilités, elle permet de faire cohabiter la voix, l’ambiance, le bruit du studio, tout élément sonore pour raconter quelque chose. Personne n’explorait ça.

Faire surgir la ville de la radio

En 1992, dans le cadre du 350e anniversaire de Montréal, il imagine avec Claire Bourque Droit de cité, un projet de piratage des ondes. Des micros placés à différents endroits de la ville (sur le boulevard René Lévesque, dans un restaurant du centre-ville, sous le pont Jacques Cartier) captaient en direct des ambiances – retransmises à l’époque par lignes téléphoniques RNIS – remixées par plusieurs artistes sonores (Claude Schryer, René Lussier, Bob Ostertag). Ces créations venaient ainsi contaminer tous les jours pendant une semaine la programmation habituelle de Radio-Canada.

Se prêtant à leur propre jeu, Mario Gauthier et Claire Bourque produisent ensemble Montréal Inouï, un remix d’ondes courtes captées dans la ville venu pirater leur propre émission. « Droit de cité a fait du bruit. Cette idée de piratage des ondes n’avait jamais été imaginée, encore moins à la radio d’État. Ça remettait en question les formats existants et la pratique radiophonique. La réception en interne a été mitigée, mais nous étions soutenus par le directeur de la radio de l’époque, Denis Regnaud. Nous avons reçu de nombreux retours positifs d’auditeurs impressionnés d’entendre la ville sortir soudainement de leur poste de radio. »

Suite à ces expérimentations, il est invité par Pekka Siren de la radio publique finlandaise. Il rencontre les membres de l’Union Européenne de Radio-Télévision dont René Farabet de Radio France. Mario Gauthier se rend compte qu’il n’est pas seul à imaginer d’autres langages pour la radio. Il se rapproche rapidement du réseau Ars Acustica, multiplie les liens et les échanges avec l’Europe et participe en 1996 à l’événement international Ponts et Rivières (Rivers & Bridges), une série de créations sonores réalisées de concert par La chaîne culturelle de Radio-Canada et Kunstradio en Autriche, entre Montréal, Québec et Vienne.

Un extrait de Droit de cité : prise d’assaut de la programmation musicale du 15 juin 1992 à 7h30 par les sons de Montréal.

La radio est une forme de rêve éveillé. Ce n’est jamais ni tout à fait vrai, ni tout à fait faux, c’est toujours un simulacre. On ne sait pas à qui on parle – qui nous écoute vraiment ? L’idée de s’adresser à quelqu’un est déjà une utopie. Là réside tout le potentiel de la radio. Parce qu’on ne sait pas qui écoute, le but selon moi n’est pas de s’adresser au plus grand monde, mais de créer un univers en soi.

Le studio 12 : L’Espace du son

De 1995 à 1997, il produit avec Hélène Prévost, Le Navire « Night », une émission hebdomadaire consacrée aux musiques improvisées. Mario réalise la captation de plus de 300 concerts et performances sonores des festivals au Québec (Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville, Réseaux, Super-Musique). Il explore ensuite d’autres territoires avec sa propre émission L’Espace du son qu’il anime et réalise de 1996 à 2001 : « Je souhaitais explorer l’idée du studio de radio, non pas comme un simple lieu de captation, mais comme un véritable outil de création. À ce moment-là, le studio 12 à Radio-Canada était consacré à l’enregistrement d’ensembles musicaux, mais il était sous-utilisé. Il était équipé d’un magnétophone numérique 48 pistes, d’une console, et son acoustique était entièrement modulable. »

Pendant trois ans, performances électroacoustiques, entrevues, poésie sonore et expérimentations radiophoniques se succèdent toutes les semaines dans l’Espace du son. Mario Gauthier travaille ses ouvertures, tisse habilement une narration en parlant peu, toujours animé par le même désir : écrire avec le son pour amener la radio ailleurs. Une émission sans indicateur fixe ni jingle pour l’étiqueter. L’auditeur reconnaît pourtant une esthétique, un lieu radiophonique singulier. « Pour moi introduire une œuvre radiophonique, c’est un vice de forme, car une pièce radiophonique n’a pas à se présenter : elle se déplie d’elle même, elle peut être écoutée quel que soit le moment où l’on active l’écoute, comme on le fait avec la radio. J’ai toujours émis une réserve sur la notion d’œuvre radiophonique, la radio pourrait être de l’art radiophonique tout le temps, elle peut s’immiscer dans le quotidien sous une forme artistique. À partir du moment où l’on parle d’œuvre, cela devient un objet fermé qui élimine certaines contingences propre à la radio : instantanéité, imprévu, conditions d’écoute. »

Pour cette émission, Mario Gauthier passe de nombreuses commandes auprès d’artistes au Québec (Monique Jean, Christian Calon et Chantal Dumas, Robert Normandeau) et à l’étranger (Éric La Casa). Il valorise les créations d’Avatar (centre d’artistes en art audio basé à Québec) et prévoit aussi de diffuser pour la première fois l’intégrale de Yann Paranthoën sur les ondes au Canada. Secrètement il envisage d’utiliser le studio 12 comme un véritable lieu de résidence pour permettre à des artistes de divers horizons de penser la forme radiophonique. En 2000, il reçoit le Prix Opus pour l’ensemble de son travail et pour la créativité et l’originalité de son émission L’Espace du son.

En collaboration étroite avec la compositrice Monique Jean, L’Espace du son qui lui est consacré s’ouvre sur des extraits de ses œuvres et de textes habilement choisis et lus par elle et Mario Gauthier.

De la radio à la phonothèque

En 2004, malgré des audiences convenables, les baisses de financement du gouvernement fédéral poussent Radio-Canada à arrêter La chaîne culturelle. À la recherche de nouveaux auditeurs, la radio publique envisage de créer une chaîne moins élitiste, plus accessible, et lance Espace Musique (aujourd’hui renommée Ici Musique) une radio essentiellement musicale , qui voit disparaître les émissions culturelles et de création. Mario est remercié, la belle aventure de l’Espace du Son et de la radio de création sur les ondes de Radio-Canada s’arrête ici.

La fermeture de La chaîne culturelle laissa un grand vide dans le paysage radiophonique. Les artistes sonores s’inquiétèrent de  la disparition d’un espace de diffusion et de production et le Mouvement pour une radio culturelle au Canada (MRCC) recueillit en quelques mois des milliers de signatures et le soutien de nombreuses institutions culturelles. Ce mouvement demanda au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) « la tenue d’audiences publiques sur l’avenir de la culture à la radio d’État » et déposa une plainte formelle au CRTC pour non-respect du mandat de la radio publique, sans que rien de fasse plier Radio-Canada. « Ça a été une véritable une catastrophe culturelle dont on voit les conséquences aujourd’hui ! » conclut Mario Gauthier. Pour de nombreux artistes et acteurs de monde culturel rencontrés à Montréal, l’époque de La chaîne culturelle reste un âge d’or de la radio au Québec, souvent évoqué avec nostalgie.

Aperçu des archives de Mario Gauthier  (cc by-nc 2.0) Clément Baudet

Aperçu des archives de Mario Gauthier (cc by-nc 2.0) Clément Baudet

Des archives sauvées des eaux

Mario rebondit, travaille pendant un an pour la webradio balbutiante radiolibre.ca puis devient archiviste pour la phonothèque québécoise, une institution de conservation des archives sonores du Québec, où il s’occupe de la numérisation et la préservation d’artefacts. Suite à de nouvelles coupes budgétaires, la phonothèque ferme ses portes en 2010. Sans aucun budget pour payer le loyer ni aucune institution intéressée par ces archives, des milliers de disques et de rubans magnétiques finissent dans la rue. « Un grand nombre d’archives se sont retrouvées à la poubelle. J’ai ramassé tout ce que je pouvais stocker chez moi, comme d’autres membres de la phonothèque. Ces archives sont très importantes, elles font partie de notre patrimoine. Je ne comprends pas que les institutions publiques n’en aient pas conscience. Nous en sommes les légataires, nous avons un devoir de mémoire. » Mario Gauthier cite alors Pour la suite du Monde (1962) de l’écrivain et cinéaste Pierre Perrault, un autre passeur de son, passeur d’histoires, homme de documentaire mais aussi homme de radio, passé à Radio-Canada dans les années 1960.

Les archives qu’il a pu sauver sont aujourd’hui classées dans le grenier-atelier de sa maison à l’ouest de Montréal, en attendant qu’un jour peut-être des institutions s’y intéressent : « Je suis un peu un écureuil, j’entasse, je récupère. » Des milliers de disques, un magnétophone à fil, des radios à lampes, un gramophone, la maison de Mario est remplie de vieux systèmes de sons. Le précédent locataire ayant été réparateur de radios et de téléviseurs, de quoi en faire un lieu plein d’histoire et d’objets oubliés correspondant parfaitement à ce passionné de phonographie. Parmi toutes ces archives, il utilise les fins de bobines de 32 boîtes de ruban d’un atelier d’expérimentation sonore (Sonographe) qui existait à Montréal dans les années 1970 pour réaliser une pièce sonore intitulée Objets (re)trouvés.

Je fais en sorte que tout serve au moins une deuxième fois.

Depuis 2006, Mario Gauthier fait partie de Theresa Transistor, un collectif de musique improvisée avec Christian Bouchard, Christian Calon et Monique Jean. Il collabore aussi au laboratoire de recherche et de création Creationsonore.ca. Mario Gauthier y publie de nombreuses entrevues inédites et passionnantes, réalisées pendant la période où il travaillait à Radio-Canada mais jamais diffusées, avec divers⋅e⋅s créatrices/teurs sonores (Yann Paranthoën, Chantal Dumas, Michel Chion, Daniel Deshays…).

En 2012, il réalise pour la radio CKUT et le réseau Radia une pièce consacrée à John Cage. « Dans le cadre de l’anniversaire de la naissance de Cage, on demandait à tous les artistes de faire des performances. Moi je me suis demandé : Qui va faire parler Cage ? J’ai donc lu des extraits de ses textes, sur sa musique. Il n’y a rien de moi là dedans, j’ai seulement utilisé quelques erreurs de micro ». Tout en retenue, Mario Gauthier précise : « Je me suis toujours vu comme un artisan, jamais comme un artiste. Avant d’être artiste, il faut avoir fait beaucoup d’artisanat. »

Passeur de sons

Tout au long de sa carrière, Mario Gauthier n’a cessé de donner la parole aux artistes sonores et aux musiciens, du Québec et d’ailleurs. Un passeur de sons, créateur aussi, qui a su trouver sa place entre ces deux rôles. Aujourd’hui Mario donne des cours d’histoire de la musique et d’informatique à des jeunes dans une école : « On ne peut pas vivre du son ici, à moins d’être preneur de son dans le cinéma ou professeur d’université, mais sinon ce n’est pas possible. C’est une logique intrinsèque à l’avant-garde et à l’expérimentation. »

La radio, aujourd’hui, il ne l’écoute plus vraiment : « Il m’arrive de tomber sur CKUT, la radio de l’université McGill, ou certaines radio ultra-locales quand je suis loin de la ville. Elles ont conservé cette intention de s’adresser à une communauté. Au Québec, il y a très peu de radios (qu’elles soient publiques ou commerciales) qui pensent à l’auditeur et le considèrent. Très peu de gens arrivent à défendre l’idée d’une certaine radiophonie, il n’y a plus d’espace pour cela. Radio-Canada avait pourtant les outils, la compétence et le mandat… Cette radio qui était un potentiel espace de liberté est devenue un simple tuyau dans lequel on envoie simplement du son. »

Une situation qui ne risque pas de s’arranger avec l’annonce de nouvelles restrictions budgétaires. D’ici deux ans 657 emplois seront supprimés à Radio-Canada/CBC. De quoi inquiéter journalistes et réalisatrices/teurs, les multiples artisan⋅e⋅s de la radio publique francophone qui se sont rassemblé⋅e⋅s derrière le mouvement Je suis Radio Canada.

La radio de ses rêves, Mario Gauthier l’imagine comme une fenêtre ouverte sur le monde qui rendrait les gens plus intelligents, « une radio qui décroche à l’occasion de sa grille horaire, avec des moments de surprise, une radio qui stimule une écoute inventive. La radio n’est pas un média qui livre du contenu, c’est un lieu. Et on ne se pose pas la question de comment on construit ce lieu, on le designe ou on l’agence. Les formes traditionnelles sont prédigérées et ne signifient plus rien, c’est un flux constant qui n’appelle pas à l’intelligence de l’auditeur.

La question que je me pose quand j’écoute la radio c’est : Que faire entre les émissions d’actualité et d’affaires publiques ? Qu’est ce qui manque ? Pourquoi ne va-t-on pas plus loin ?

4 Réactions

  • Radiophoniste dit :

    Merci, j’ai appris un tas de truc pré Navire night et l’Espace du son. Moi qui croyais avoir une certaine connaissance de la création radiophonique, la carrière de Mario Gauthier m’était inconnue, moi qui ai travaille 6 ans à Radio-Canada. Comme quoi on n’a pas su passer le flambeau. Comme quoi tout s’éteint à la radio publique. Je suis d’accord avec les constats d’échec de Monsieur Gauthier sur les difficultés de vivre de la création sonore au Québec. Mais, depuis peu, j’ai découvert qu’on organisait des soirées d’écoute dans un bar de Montreal. Espérant qu’une place particulière soit faitr à Monsieur Gauthier. Excellent article.

  • Très bon article. Très intéressant de découvrir aussi les doc de Glenn Gould.

  • Edouard Blain-Noël dit :

    Définir la radiophonie est, selon moi, de décrire un organe servant à exprimer quelque chose, une idée, avec un potentiel illimité, d’où la seule et unique limite est l’imagination de l’auditeur. Une image vaut mille mots, et un son ?

    Par conséquent, il m’est impensable que la « radio » que nous écoutons aujourd’hui soit d’un quelconque art; le capital prend encore une fois le dessus sur la culture… Je ne dis pas qu’il n’y a plus d’art, mais que les manipulations radiophoniques, maintenant repoussées du revers de la main par certaines nouvelles générations, devraient avoir leur place dans notre société, tout comme la peinture, la musique, la littérature, la philosophie et les sciences humains et pures.

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