« Il y a toujours quelque chose à écouter » ~ Entretien avec Marc Namblard

Guide naturaliste dans le Nord-Est de la France et preneur de « son nature », Marc Namblard conjugue ses deux passions avec exigence et générosité. Pour lui, contempler le monde naturel est le secret pour mieux comprendre la place qu’on y occupe. Ôtons nos bouchons d’oreilles et parlons son, création et écologie avec un promeneur écoutant.

Comment se sont rencontrés tes attraits pour le son et pour la nature ?

Mon père enregistrait régulièrement des scènes de vie familiale. Les micros et les enregistreurs à bande faisaient donc partie des objets de notre quotidien, même si pendant longtemps nous n’avions pas vraiment le droit d’y toucher. Vers l’âge de 10 ans, mon frère1 a commencé à enregistrer toutes sortes de sons, avec un magnétophone à cassettes. Comme tout petit frère qui se respecte, j’ai suivi le mouvement quelques années plus tard. Nous enregistrions surtout lors de nos escapades sur les sentiers cévenols en été. Des cours d’eau, des insectes, les roulements du tonnerre, les troupeaux, nos pas qui résonnent dans les pierres…

Quant à mon intérêt profond pour la nature, il remonte également à l’enfance. Mes parents aimaient passer du temps en forêt le week-end ou en montagne durant les vacances d’été. Ils avaient un rapport plutôt contemplatif à la nature. Mon frère et moi avons attrapé le virus… et ce n’est que bien plus tard, pour ma part, que j’ai vraiment cherché à mettre un nom sur les plantes, les insectes ou les oiseaux que je pouvais observer sur mon chemin, ou au bout de mes micros. Cela s’est fait de manière très autodidacte.

Certaines rencontres ont également été déterminantes. Je pense notamment à Fernand Deroussen2, qui m’a transmis beaucoup de choses, toujours avec passion et générosité, depuis nos premiers échanges au début des années 2000. Je pense que si je ne l’avais pas rencontré à ce moment-là, ma vie professionnelle serait sensiblement différente aujourd’hui.

Marc Namblard, dessin de Lenon.

« Audionaturaliste », « phonographiste », praticien de « field recording », créateur sonore, bioacousticien… quel est ou quels sont, te concernant, les termes les plus appropriés ?

Je me présente le plus souvent comme audionaturaliste et artiste sonore. J’aime le premier terme – un néologisme inventé justement par Fernand Deroussen – car il précise tout de suite mon approche du son. J’ai développé une véritable obsession pour les sons de la nature même si je m’intéresse à bien d’autres sujets d’écoute et d’enregistrement. Je suis aussi par définition un « field recordist » dans le sens où j’enregistre en extérieur, loin de mon studio. Je suis également phonographiste puisque je fixe mes sons sur des supports et que je les diffuse ensuite dans différentes situations, notamment en public. Et le terme « d’artiste sonore » me convient bien car j’ai la prétention d’écrire, de raconter des histoires avec mes sons.

En revanche, j’aurais du mal à me dire compositeur ou musicien et je ne suis pas bioacousticien. La bioacoustique est une discipline scientifique, une branche de l’éthologie consacrée à l’étude de la communication sonore animale. L’audionaturaliste, quant à lui, se consacre surtout à l’écoute et à l’enregistrement des sons sur le terrain. Il observe en particulier avec ses oreilles en essayant d’intervenir le moins possible. Il témoigne et interprète sans chercher à prouver quoi que ce soit. Il s’agit de deux pratiques bien distinctes, qui se traduisent évidemment par des comportements différents sur le terrain.

Extrait de Brames de Marc et Olivier Namblard (Ouïe/dire).

Extrait de Chants of Frozen Lakes de Marc Namblard (Kalerne).

Extrait de Nuits de Guyane de Marc Namblard (CD Kalerne, 2015).

Ambiance sur la draille, vers le Col du Pas, Cévennes, juillet 2014.

On pense souvent que l’objectif d’un preneur de sons de la nature est de la représenter le plus fidèlement. Es-tu d’accord avec cela ?

J’ai vraiment un problème avec cette notion de fidélité. L’acte d’enregistrer relève toujours d’une forme d’interprétation. Chaque preneur de son adopte une posture qui lui est propre, choisit ses propres angles d’écoute. Par ailleurs, enregistrer un son et le faire écouter ensuite, ce n’est pas du tout la même chose : capter un animal dans telle ou telle situation, c’est une expérience d’écoute en soi ; diffuser ensuite l’enregistrement, même non modifié, dans un studio, dans une salle de cinéma ou dans un casque… ce n’est pas reconvoquer l’expérience de la captation, mais bien proposer d’autres expériences d’écoute, toutes différentes, y compris pour l’auteur de l’enregistrement.

Je pense que la motivation première d’un audionaturaliste n’est pas de tenter de restituer « fidèlement » un événement sonore, mais plutôt de valoriser certains sons, en en occultant d’autres (soit au moment de la prise, soit au traitement), pour mettre l’accent sur ce qui l’intéresse plus particulièrement. Certains aiment se focaliser sur des événements isolés, un peu comme un photographe qui joue avec l’ouverture de son « diaph » pour faire la netteté sur un premier plan et « flouter » le reste. D’autres préfèrent évoquer l’organisation des sons de la nature et adoptent une posture beaucoup plus globale, à l’échelle des écosystèmes en quelque sorte. D’autres enfin varient les postures en fonction de leurs envies, des environnements, des projets. Il n’y a pas vraiment de règle. Chaque praticien a son histoire, sa sensibilité, ses influences, ses activités parallèles… Tout ça se traduit évidemment quelque part dans son travail.

Selon que tu publies chez un éditeur de sons de la nature (Nashvert, le label de Fernand Deroussen) ou de création sonore (Kalerne, Ouïe/Dire, Kaon), qu’est-ce que cela change à la manière dont tu présentes les sons ? Élabores-tu dans tous les cas une sorte de « scénario » ou une trame de « composition » ?

Quel que soit le projet, toutes les séquences que je propose à l’écoute sont le fruit d’une écriture. Bien entendu, chaque projet induit une forme d’écriture différente. D’autant plus qu’il ne s’agit jamais vraiment de réalisations solitaires. D’autres personnes interviennent dans le développement du projet ; cela a été particulièrement le cas avec Jean-Léon Pallandre pour l’album Brames chez Ouïe/Dire et Yannick Dauby pour mes disques publiés par Kalerne. Ils se sont beaucoup investis dans ces travaux et leur empreinte y est importante. J’aime particulièrement collaborer avec d’autres artistes car cela me permet de remettre régulièrement en question ma façon de travailler tout en élargissant mes connaissances et mes compétences.

 

Quand tu pars en enregistrement, penses-tu déjà aux étapes suivantes – séquençage, montage, mixage – qui vont orienter tes décisions sur le terrain ?

En ce qui me concerne, enregistrer est un mouvement presque quotidien, une sorte de réflexe, et la plupart du temps lorsque je capte une situation, une ambiance, je ne pense absolument pas à ce que j’en ferai ensuite. Toute mon énergie se concentre sur ce qui se passe sur le terrain. Dans ces moments-là, plus rien d’autre ne compte. Il m’arrive parfois de me sentir complètement absorbé par ce que je vis, ce que j’écoute, ce que j’observe. Toutes les décisions que je prends sont liées aux conditions même de la captation : le comportement de l’animal, les risques de dérangement, la météo, l’acoustique du lieu, les perturbations sonores, etc. Le temps du montage, du mixage, de l’écriture avec les sons est tout autre. Il s’agit vraiment de deux mouvements complètement dissociés, mobilisant des énergies différentes.

Marc Namblard, par Lenon.

La plupart des disques de « son nature » évacue soigneusement la présence humaine. Ne risquent-ils pas d’idéaliser la nature comme une sorte de paradis perdu ?

J’entends régulièrement cette objection. La pratique audionaturaliste repose sur un parti-pris tout à fait assumé : celui qui consiste à se focaliser sur certaines catégories de sons du paysage, ceux émis par les animaux, les plantes, les éléments naturels.  Il s’agit de sons de plus en plus difficiles à écouter, pour de multiples raisons : érosion de la biodiversité, dégradations des écosystèmes, dérèglement climatique, activité sonore humaine de plus en plus envahissante y compris dans les espaces considérés comme « sauvages ». Encore une fois, l’audionaturaliste n’a pas pour vocation de rendre compte de la « réalité objective » d’un paysage ; ni de transcrire une quelconque « vérité », sinon celle de son propre rapport à ses sujets d’écoute, d’observation et d’enregistrement.

Mais je ne partage pas la position qui consiste à dire que ces disques évacuent la présence humaine. Dans de très nombreuses régions du monde, l’être humain est omniprésent dans le paysage, même lorsqu’on ne croit pas l’entendre. Tout simplement parce qu’il a modelé les milieux au fil des siècles. C’est le cas pratiquement partout en Europe occidentale : les derniers véritables espaces sauvages sont cantonnés aux tourbières et à quelques parcelles de forêt inaccessibles en montagne.

Yannick Dauby & Marc Namblard. Sons de plantes et sons électroniques. 2015.

Émission réalisée par Naomie, Elsa et Lauréna de la classe de CE2 de l’école de Xermaménil, avec l’aide et la complicité de leur enseignant, M. Cyril Antoine. Prises de son, montage, mixage : Marc Namblard, avec la complicité des élèves. Générique original : Jean Poinsignon. Dans le cadre du projet Les Voix animales.

L’exemple le plus frappant, parmi les régions que je fréquente assidûment, est sans doute celui des Cévennes. Lorsqu’on découvre ces montagnes modestes mais sévères, au climat rude, on a l’impression de se retrouver dans un pays très « sauvage », un peu en marge de la civilisation. Mais les apparences sont trompeuses : en parcourant la montagne, on se rend compte rapidement que le pays tout entier est structuré par des constructions humaines plus ou moins abandonnées : murets en pierres sèches, bassins et canaux d’irrigation, habitations, bergeries, etc. Les Cévennes représentent un bel exemple de pays séculairement anthropisé et gagné récemment par la nature sauvage suite à un forte désertification. Malgré tout, les paysages sonores des Cévennes actuelles sont encore marqués par une sorte d’équilibre un peu miraculeux entre ruralité et naturalité, dans lesquels la diversité et la dynamique des sons peuvent encore s’exprimer… Mais il s’agit d’un équilibre fragile, en raison, encore une fois, de la multiplication des bruits de moteurs, déjà bien imposants dans certaines vallées.

Là où je te rejoins, c’est sur cette idée d’idéalisation de la nature. C’est aussi quelque chose qui m’interpelle. La nature doit être protégée et respectée pour ce qu’elle est, et non pour ce qu’on y projette, ou pour ce qu’on aimerait qu’elle soit. La nature, ce n’est pas seulement de belles fleurs, des animaux mignons et des « énergies positives ». C’est aussi de la violence, de la mort, des organismes qui meurent et se décomposent… De la même manière, les sons de la nature ne se limitent pas aux beaux chants d’oiseaux et au murmure d’une mer apaisée. Certains peuvent être agressifs, violents, et même dangereux pour l’oreille humaine. Certaines cigales produisent des chants qui rappellent des ambiances industrielles. Certaines sauterelles, comme les conocéphales, émettent des stridulations qui vrillent le tympan.

J’aime également explorer les zones floues entre le monde sonore naturel et le monde sonore humain. Bernie Krause parle de « biophonie », de « géophonie » et d’« anthropophonie »3 : son système de classification des sons du paysage est intéressant, très pratique, mais ne permet pas de situer bon nombre de phénomènes sonores du paysage. Je pense à ces magnifiques sifflements de vent dans les fils électriques… Aux surprenantes percussions d’un pic épeiche découvrant les propriétés acoustiques d’un poteau métallique en pleine forêt… Ou encore aux meuglements de tous ces animaux domestiqués, modifiés par l’homme au cours des siècles…

Tu travailles essentiellement dans ton environnement proche ou familier – la Lorraine, les Cévennes… – tandis que d’autres cherchent l’exotisme et le spectaculaire. Pourquoi ce choix ?

Pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que je considère que la nature à encore beaucoup à « offrir » à nos oreilles dans notre pays. J’ai la chance de vivre dans une région, la Lorraine, composée d’une diversité de milieux vraiment extraordinaire : boisés, ouverts, secs, humides, montagnards… Malheureusement, ici aussi la biodiversité s’érode considérablement ; de nombreux oiseaux notamment disparaissent de nos paysages, comme le confirment les derniers rapports sidérants de la LPO4. Par ailleurs, il s’agit d’une région peuplée et très survolée, donc considérablement impactée par les bruits de moteurs. Je souhaite contribuer, avec mes modestes moyens, aux actions de sensibilisation liées à ces questions environnementales, auprès du grand public, des scolaires et des décideurs politiques. Je prends vraiment cette mission à cœur et je m’y accroche pour ne pas sombrer dans une vision trop pessimiste – ou pire encore, fataliste – de l’avenir.

Ensuite, il y a aussi des raisons familiales : voyager sans arrêt, comme le font certains de mes collègues, n’est pas vraiment compatible, selon moi, avec une vie de famille « équilibrée ». Enfin, par souci de cohérence aussi… Je pointe souvent les questions de « pollution sonore » et notamment les nuisances liées au trafic aérien. À chaque fois que je prends un vol (et j’avoue que cela m’arrive de plus en plus souvent depuis quelques années), je ne peux m’empêcher de penser au type qui, tout en bas, lève la tête en soupirant et en se disant de manière exaspérée : « Marre de ces avions ! ».

Alors que le domaine sonore semble être la dernière roue du carrosse de l’écologie, comment prendre conscience de notre impact acoustique ?

Se rendre compte que générer un son n’est jamais vraiment anodin, surtout lorsqu’il se propage dans une étendue habitée par d’autres êtres vivants… c’est déjà beaucoup. Comprendre que nous ne sommes pas les seuls à utiliser l’environnement pour échanger des messages, que ces messages sont non seulement utiles mais parfois indispensables à la survie de certains organismes… c’est beaucoup aussi. Comprendre que des sons peuvent aussi bien procurer du plaisir comme de la souffrance… qu’ils peuvent enrichir notre vie comme l’altérer… qu’ils peuvent nourrir notre imaginaire et nous aider à vivre ensemble… Les enjeux de l’éducation à l’écoute sont multiples et il y a tellement d’angles d’approche possibles.

Il y a quelques jours encore, je glanais des ambiances venteuses sur une draille cévenole. Un groupe de femmes plus ou moins âgées s’arrête à mon niveau, sans doute interpelées par mon attitude et par les bonnettes à poils. « Ah, vous captez des sons… » me disent-elles, « mais que pouvez-vous enregistrer à part le bruit du vent ? ». Je leur ai répondu quelque chose dans le genre : « Écoutez… vous entendez ce bruissement délicat des gousses de genêt agités par le vent, juste au niveau de vos oreilles ? Et ces autres gousses qui éclatent sous l’effet de la sécheresse ? Et ces grosses sauterelles… ces éphippigères qui rythment le paysage avec leurs syllabes électriques ? Et puis ces magnifiques arcyptères aux stridulations rappelant certains jouets mécaniques ? Et là, à l’instant… les appels âpres d’un faucon hobereau en chasse ? Il y a tant à écouter et à enregistrer qu’il me faudrait pouvoir revivre une même journée durant des semaines pour en venir à bout. » Si je me fie à l’expression de leurs visages à ce moment là, je crois que j’ai réussi à faire passer ce premier message : nous sommes en permanence entourés d’une diversité de sons incroyable, aux nuances insoupçonnées. Et puis, le silence. La diversité des silences : il y a toujours quelque chose à écouter. À commencer par sa propre respiration, son corps en train de vivre. Tout le monde sait le faire. Le tout, c’est de prendre le temps de s’arrêter. S’arrêter de parler pour recevoir ou plutôt pour aller chercher ce que le paysage et la nature nous offrent. Une des randonneuses a poursuivi, d’elle-même : « C’est vrai, quand j’y repense, dans la châtaigneraie plus bas, il y avait ces arbres étranges qui grinçaient, des grincements tous différents, un peu comme s’ils avaient chacun leur propre voix, leur propre identité… ». Et puis la discussion s’est achevée sur ces quelques mots peut-être un peu forcés, peut-être sincères : « Maintenant, nous n’écouterons plus de la même façon… ».

Vous entendez ce bruissement délicat des gousses de genêt agités par le vent, juste au niveau de vos oreilles ? Et ces autres gousses qui éclatent sous l’effet de la sécheresse ? Et ces grosses sauterelles… ces éphippigères qui rythment le paysage avec leurs syllabes électriques ? Et puis ces magnifiques arcyptères aux stridulations rappelant certains jouets mécaniques ?

Évidemment, tout ne se passe pas toujours sous forme de conversations improvisées… La plupart du temps, c’est même plutôt prémédité. Il y a des techniques d’animation, des outils… c’est véritablement un métier. Mais c’est tellement difficile d’évaluer l’impact que nous avons sur la conscience et le comportement des gens… Au final, pour reprendre une image largement galvaudée, j’ai souvent le sentiment de semer des petites graines sur mon chemin, sans véritablement savoir ce qu’elles deviennent. Quoi qu’il en soit, il faut continuer.

À écouter :

  • Intimité avec les cervidés et leur voisinage : Brames, et autres mouvements d’automne, un album au format carte postale paru chez Ouïe/Dire en 2012. 15 €. Et La nuit du cerf (2014), disponible en version numérique. 8 €.
  • Auscultation des sons « électriques » des lacs gelés ou exploration d’un territoire sous toutes ses coutures ? Chants of Frozen Lakes (2008) et Cévennes (2013), CD et double-CD parus chez Kalerne, 8 € et 16 €.
  • Les Voix animales, une série de pastilles radiophoniques réalisée avec des enfants.
  • Et pour terminer, le site regorgeant d’informations sur ses projets en cours et de pastilles sonores à savourer : www.promeneursecoutant.fr.

Notes :

1 Olivier Namblard, avec qui Marc a cosigné plusieurs compositions récentes, dont les albums Brames et Cévennes.
2 Preneur de son et éditeur professionnel de sons de la nature. Avec le don de son impressionnante collection, Fernand Deroussen a permis la création en 2005 de la sonothèque du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
3 Bernie Krause est un musicien et militant écologiste états-unien. Une exposition autour de son travail sur le paysage sonore – Le Grand Orchestre des animaux – se tient jusqu’au 8 janvier 2017 à la Fondation Cartier à Paris.
4 Ligue pour la Protection des Oiseaux.

 

Cet article est d’abord paru dans le n°7 des Carnets de Syntone. Abonnez-vous par ici pour recevoir nos articles en primeur !

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