Toward a definition of radio art 1
1. L’art radiophonique est l’usage de la radio en tant que médium pour l’art.
2. La radio existe à l’endroit où on l’entend, et non dans le studio de production.
3. La qualité sonore est secondaire par rapport à l’originalité conceptuelle.
4. La radio est quasiment toujours entendue mélangée à d’autres sons : sons domestiques, trafic, télévision, téléphone, jeux d’enfants, etc.
5. L’art radiophonique n’est pas de l’art sonore – ni de la musique. L’art radiophonique est de la radio.
6. L’art sonore et la musique ne sont pas de l’art radiophonique, simplement parce qu’ils sont diffusés à la radio.
7. L’espace radiophonique est partout où l’on entend la radio.
8. L’art radiophonique est composé d’objets sonores expérimentés dans l’espace radiophonique.
9. Le poste de radio de l’auditeur détermine la qualité sonore de l’œuvre radiophonique.
10. Chaque auditeur entend sa propre version finale de l’œuvre radiophonique mélangée à l’ambiance sonore de son propre espace.
11. L’artiste radiophonique sait qu’il n’y a aucun moyen de contrôler l’expérience de l’œuvre radiophonique.
12. L’art radiophonique n’est pas une combinaison de radio et d’art. L’art radiophonique est de la radio faite par des artistes.
1 Texte original intitulé Toward a definition of radio art, écrit par Robert Adrian X en septembre 1998 et mis en ligne sur le site de Kunstradio. Traduit pour Syntone par Etienne Noiseau en avril 2011.
Oooooo voilà une liste de courses bien intéressante! Pierre Schaeffer revisité peut-être? Merci pour ce texte en tout cas.
Bonjour,
Si je suis tout à fait d’accord avec ce point : 6. L’art sonore et la musique ne sont pas de l’art radiophonique, simplement parce qu’ils sont diffusés à la radio.
Je ne suis pas entièrement d’accord avec celui-ci : 5. L’art radiophonique n’est pas de l’art sonore – ni de la musique. L’art radiophonique est de la radio.
« De la radio » ne veut rien dire en soit. La radio est un média physique, et par métonymie, une pratique (assez diversifiée), voire un lieu de production et de diffusion, parfois un sytème économique… Au sein de cette radio, plusieurs « fabrications sonores », certaines ne relevant pas du champ artistique, d’autres oui. Bien-sûr, en le rappelant, j’énonce ici des évidences. La création radiohonique se situant dans des domaines artistiques, avec parfois les flous, porosités et autres interstices que cela suppose, entre donc bien dans le domaine des arts sonores. Ceci dit, ces trois manifestes sont très intéressants et donnent du grain à moudre.
GM