Irène Omélianenko, son terrain pour un univers

Productrice à Radio France depuis 1982 (Les Nuits magnétiques, le Bon plaisir, Clair de Nuit… récemment Sur les docks*) c’est début mars 2011 qu’Irène Omélianenko se voit confier par Olivier Poivre d’Arvor, nouveau directeur de France Culture, la charge de conseillère des programmes pour le documentaire et la création radiophonique.

Une fonction qui n’existait pas comme telle auparavant, au sein d’un nouvel organigramme qui distingue plus clairement les quatre bastions de la chaîne culturelle : l’éditorial (confié à Sandrine Treiner), les magazines et plateaux (à Vincent Lemerre, nouvellement nominé également), la fiction (à Blandine Masson) et ce quatrième domaine mixte du documentaire et de la création radiophonique.

Tiens, pourquoi la fiction n’est-elle pas du ressort de la création radiophonique ? “La fiction est un département très à part, du fait d’une économie spécifique. Pas de producteurs comme interlocuteurs, mais de forts engagements avec d’autres professionnels : comédiens, réalisateurs, mais aussi des lieux de théâtre en France”, nous explique Irène Omélianenko, “tandis que le département que je coordonne rassemble des émissions singulières chapeautées par des producteurs qui gèrent leurs propres systèmes de production : Les Pieds sur terre, Sur les docks, Les Passagers de la nuit, l’Atelier de Création Radiophonique, Une vie une œuvre.” La fonction de conseillère aux programmes consiste à coordonner ces différentes émissions, harmoniser les projets et entretenir “la conscience d’appartenir à un univers commun”.

Par ailleurs, cette nomination inclut, pour Irène Omélianenko, la coordination générale de l’émission Sur les docks, dont elle assurait déjà l’intérim depuis le départ de Jean Lebrun pour France Inter, où il succède à Patrice Gélinet et ses 2000 ans d’Histoire. En attendant la prise de fonction à la rentrée de deux nouveaux producteurs-coordinateurs afin de construire avec elle l’évolution de Sur les Docks, Irène Omélianenko souhaite déjà pour cette émission moins de rediffusions et plus de liberté dans la forme et le choix du sujet : Le documentariste est un auteur, il doit être libre de ne pas coller à l’actualité. Plus globalement, mon souhait personnel serait qu’il y ait aussi de la place pour du documentaire long en soirée, puis qu’on se pose la question du webdocumentaire et des formes que peuvent engendrer les recherches actuelles sur le son multicanal et le binaural.” Pour la grille 2011-2012 qui est en train de se construire, on parle déjà d’une émission documentaire de deux heures en week-end, qui à chaque numéro explorerait une cité du monde par les créateurs qui y vivent : intellectuels, musiciens, poètes… Une collection faite par des auteurs, sans standard prédéfini, qui s’appellerait Les villes Mondes.

Irène Omélianenko en reflet dans cette photo prise en Norvège.

Irène Omélianenko en reflet dans cette photo prise en Norvège.

Et qu’en est-il d’Irène Omélianenko auteure ? “Cette nouvelle fonction n’était pas un poste que j’avais brigué, ni même imaginé. Une des conséquences étant pour moi de ne plus aller sur le terrain (faute de temps), j’ai vécu une petite tragédie intérieure le temps d’accepter ce renoncement. C’est une nouvelle étape de quelques années qui s’ouvre dans mon parcours et je me suis dit : ça vaut le coup. Cela ne change pas mes engagements auprès de la Scam où je fais partie de la commission sonore, ni à Addor [l’association pour le développement du documentaire radiophonique] où toutefois la question de ma fonction de présidente est à poser. Je tiens à ce projet que nous avons porté à plusieurs et c’est collectivement que nous allons prendre cette décision. Mais je n’imagine pas ma vie sans Addor !”

* Pour connaître plus de détails de son riche parcours, se reporter au communiqué de presse de France Culture.

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