RadioOrtung, hyperlocale et intemporelle, pour promeneurs écoutants

Grâce au blog Radiopassioni, nous prenons connaissance d’une nouvelle collaboration entre Deutschlandradio Kultur, la chaîne culturelle de la radio publique berlinoise, et Radio Aporee, une carte participative d’enregistrements sonores. Udo Noll, le concepteur d’Aporee, nous avait parlé de ses envies d’expérimenter avec le GPS en tant que technologie capable d’associer un contenu sonore à la position de l’écoutant… Avec RadioOrtung, ce n’est plus l’auditeur qui suit l’émission de radio, mais l’émission qui suit l’auditeur ! Depuis le 13 septembre, les berlinois munis d’un téléphone Android avec l’application idoine peuvent se promener dans la ville et recevoir les épisodes d’un hörspiel au gré de leurs parcours.

La baladodiffusion a dégagé la radio des contraintes de temps, RadioOrtung va au-delà. En s’inscrivant plus précisément dans l’espace, elle se soumet pratiquement aux déplacements du public, créant un nouveau flux calé sur les flux humains. La chef de projet à la DRK, Katrin Moll explique : “Les pièces sonores durent entre 30 secondes et 6 minutes et sont écrites avec une dramaturgie fragmentée. Une fois l’application gratuite téléchargée, l’auditeur n’a rien besoin de faire d’autre que de se promener et d’écouter. Marcher d’une pièce sonore à l’autre devient un jeu, durant lequel il voit la perception de son environnement immédiat changer constamment. Au gré de l’apparition de nouveaux fils narratifs, les frontières entre passé et présent, public et privé, familier et étranger, deviennent floues.”

(cc) Potsdam - flickr

(cc) Potsdam – flickr

Sur les quatre séries successives qu’on pourra découvrir jusqu’en septembre 2011 sur différents sites de Berlin et Cologne, Verwisch die Spuren!, le premier projet réalisé par le collectif Ligna écoutable également en ligne, explore un no man’s land en plein centre de la capitale allemande. Situé entre l’Alexanderplatz et la Schlossplatz, le devenir de ce bout de ville qui abrita le Château de Berlin rasé par l’administration communiste pour ériger un Palais de la République lui-même détruit à la réunification, est le centre de débats particulièrement sensibles. D’autant plus impliquant que “les enregistrements ont été réalisés sur place avec une tête artificielle, technique qui offre un rendu tridimensionnel parfois déroutant” poursuit Katrin Moll.

Tout à coup, derrière vous, une voix autoritaire vous saisit pour vous demander vos papiers.

… Chanceux Berlinois et lecteurs germanophones de Syntone !

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