Des stimuli, certes

Stimuline est un dispositif de concert conçu par Lynn Pook et Julien Clauss, qui tourne depuis 2008-2009 et était présenté la semaine dernière au festival Sensations inouïes de Perpignan.

Après avoir été harnaché d’un barda futuriste truffé de mini-hauts-parleurs, c’est plongé dans la pénombre et oreilles bouchées que l’on s’abandonne 50 minutes durant à un “concert audio-tactile”. Le son ici passe partout sauf dans les oreilles : par les os (au contact des mini-hauts-parleurs vibrants) et même par tout le corps lorsque retentissent dans la salle des sons à basse fréquence portés à 120 décibels.

Écouter par ses pieds ? Selon les gens, ça se discute… Mais bref, passé l’effet de surprise, on a l’impression de se retrouver gamin au Futuroscope de Poitiers, assistant à une prouesse technique, promesse de “sensations fortes” où manque le “supplément d’âme”.

Certes, depuis leur précédente installation en hamacs, Pause, en 2005, on sent que les artistes progressent dans la construction de leur instrument. Cependant, celui-ci ne va pas sans nous servir et resservir une électro planante, avec laquelle la sieste est permise, d’accord, mais au secours ! il manque un-e compositeur-trice !

On ne peut s’empêcher d’imaginer ce qu’un tel stimulateur pourrait offrir de réelle expérience sonore et sensuelle, si se chargeaient de remplir les tuyaux un Francisco López ou encore un Zbigniew Karkowski, deux artistes qui s’adressent au corps par des moyens autrement moins sophistiqués. Ou même, pourquoi pas, si l’on associait à l’abandon physique de l’auditeur, l’intimité d’une voix radiophonique… ?

(cc) Alexandre Hervaud - flickr

(cc) Alexandre Hervaud – flickr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

 

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.