À la direction de France Culture, la critique passe mal

La raison d’être de Syntone est la critique radiophonique, chose plutôt rare dans nos médias, et nous devons la défendre partout où elle se trouve. Le mercredi 19 octobre, les Inrocks publiaient un article intitulé France Culture délaisse la création sonore (que l’on peut lire en ligne ici) signé par notre collaborateur Pascal Mouneyres.

Prenant le recul d’un mois et demi depuis la rentrée, ce papier, argumenté comme il se doit, ose un point de vue : les nouveaux programmes dits de création radiophonique ne sont pas à la hauteur des émissions des saisons précédentes, abandonnées par la nouvelle direction. Depuis, quinze jours ont passé et si vous ouvrez l’hebdo culturel daté du 2 novembre, vous serez sans doute surpris par le droit de réponse du directeur de France Culture Olivier Poivre d’Arvor. Pourquoi surpris ? Le communiqué d’OPA ne se niche pas sur quelques lignes austères glissées discrètement dans le courrier des lecteurs comme ça se fait habituellement, mais il s’affiche dans la rubrique Médias, pleine page et avec photo ! La méthode dérange, au sein même de la rédaction du magazine dirigé par un ancien patron de Culture, David Kessler. Pensez seulement à ce que coûte une page de presse écrite, une page qui pour cette fois ne bénéficie à aucun pigiste.

(cc) MINES_ParisTech - flickr

(cc) MINES_ParisTech – flickr

Et pour dire quoi, finalement ? Pas grand chose de plus que ce qu’un communiqué du mois de juillet avait avancé pour calmer des “rumeurs” à propos de la rentrée lorsqu’une pétition commençait à circuler : le nombre d’heures de programmes dédiés à la création un peu plus élevé ; le respect des grands noms (Schaeffer, Farabet, Paranthoën) mais le refus du conformisme… ; d’autres subtilités qui nous échappent (à France Culture, on ne regarde pas l’audience mais on s’inquiète du nombre de téléchargements) et toujours des intentions peu précises (“la création d’aujourd’hui”, “l’indispensable révolution des genres”, “la découverte de nouvelles écritures radiophoniques”) à l’heure où on ne devrait plus être dans l’annonce mais dans le concret d’une grille installée. Bref, une réponse pour le moins décalée.

Cependant, on peut se féliciter que la création radiophonique soit un domaine de toute importance pour Olivier Poivre d’Arvor au vu des moyens qu’il met en œuvre pour neutraliser sa critique. Il ne semble pas donner autant d’énergie à répondre à Rue89 qui informe de partenariats inédits entre le gouvernement Bouteflika et Radio France dans le cadre d’une opération du groupe en Algérie, où France Culture est en production d’une de ses Villes-mondes, l’émission créée par OPA dès son arrivée à la tête de la chaîne.

3 Réactions

  • Merci beaucoup Syntone de faire le relais sur ce genre d’info. Cela ne rassure pas vraiment. Pas vraiment, non.

  • Simone dit :

    Un « Je veux que tout…change » croquignolettement énoncé, ouvre les portes des Ateliers de France Culture. OPA serait bien avisé, lui, de changer son fusil d’épaule !

    Continuez à nous ouvrir les yeux. Votre raison d’être nous est précieuse.

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